Pour cette nouvelle édition des 24 Heures du Mans, tous les regards seront certainement tournés vers Fernando Alonso. L’Espagnol avait manifesté depuis plusieurs années son désir de courir au Mans, le voilà ravi, comme nombre de spectateurs et passionnés, curieux de voir ce champion en monoplace évoluer dans un prototype LM P1 sur les 13,626 km du mythique circuit manceau. Il sera engagé dans la catégorie reine, au volant de la Toyota TS050 Hybrid n° 8 aux côtés de Sébastien Buemi et Kazuki Nakajima. Seul constructeur de la catégorie, le géant japonais aura deux voitures au départ pour tenter de rafler cette victoire au Mans qui manque tant à son palmarès.
Dans cette même catégorie LM P1, dont le règlement revu a permis l’engagement de cinq structures privées face à Toyota, ce sont dix prototypes au total qui s’aligneront le 16 juin, soit quatre de plus qu’en 2017. Un succès pour les options retenues par l’ACO et la FIA en matière de stratégie LM P1 puisque celles-ci ont séduit Rebellion Racing, Bykolles Racing team, CEFC TRSM Racing, Dragon Speed et SMP Racing. Ainsi que des pilotes de renom comme André Lotterer ou encore le jeune Thomas Laurent, valeur montante de l’endurance qui illustre parfaitement la filière pilotes voulue par l’ACO.
David contre goliath, voilà comment peut être résumé le probable scenario dans cette catégorie ; même si au Mans, mieux vaut se méfier, rien n’est jamais écrit à l’avance.
En LM P2, le succès de l’an dernier ne se dément pas et l’intérêt des équipes est toujours très fort avec 15 structures représentant 20 voitures. Contrairement à 2017, avantage cette année à Ligier avec neuf JSP217 au départ. Suivent ensuite Oreca, avec 8 Oreca 07 dont une Alpine A470 ; puis trois Dallara. Le quatrième constructeur de châssis de la catégorie Riley ne sera pas présent aux 24 Heures du Mans en 2018. Le Jackie Chan DC Racing, vainqueur de la catégorie en 2017 et 2e au général, revient en force dans la Sarthe avec quatre voitures, dont deux Ligier et deux Oreca. Pour autant l’équipe chinoise ne manquera pas de concurrence pour conserver son titre.
La catégorie LM GTE Pro prend des airs de salon automobile avec six constructeurs : BMW, qui fait son retour dans la discipline avec la M8 et rejoint ainsi Aston Martin, Porsche, Ferrari, Chevrolet Corvette et Ford. Pas moins de 17 unités seront en lice, témoignant de la dimension internationale de l’épreuve et de l’importance de la catégorie et surtout de la victoire pour les constructeurs. Aston Martin, tenant du titre en 2017, alignera sa nouvelle Vantage AMR qui aura la lourde charge de faire aussi bien que sa « grande sœur ». Les pronostics sont ouverts et bien malin celui qui annoncera le résultat.
En LM GTE Am, 13 machines sont invitées aux 24 Heures du Mans, témoignant de la bonne santé de la catégorie, chère à l’ACO et ainsi de la volonté d’accueillir des pilotes amateurs en endurance. JMW Motorsport remet son titre en jeu et aura des concurrents de taille face à lui.
Avec 60 voitures au départ le 16 juin prochain, réparties en quatre catégories : 10 LM P1 ; 20 LM P2 ; 17 LM GTE Pro et 13 LM GTE Am ; soit un mix parfait de 30 prototypes et 30 LM GTE ; le plateau des 24 Heures du Mans 2018 démontre de nouveau l’attractivité de l’épreuve pour les constructeurs et les équipes qui viennent du monde entier puisque pas moins de 14 nationalités sont représentées.
La liste des suppléants est composée de neuf équipes, six en catégorie LM P2 et trois en LM GTE Am. Elles seront autorisées à concourir en cas de désistement d’un autre concurrent, suivant l’ordre établi sur la liste.
Preuve que Le Mans cultive sa légende et la poursuit au futur, un grand témoin de l’épreuve rejoint l’ACO comme conseiller spécial : Wolfgang Ullrich, l’homme aux 13 succès dans la Sarthe avec Audi, mettra désormais toute sa précieuse expérience au profit des 24 Heures du Mans et du FIA WEC, tous domaines confondus, sport, marketing, technique… Aujourd’hui, toutes ses fonctions pour le groupe allemand s’étant achevées, le Dr Ullrich se réjouit et s’honore de cette nouvelle collaboration avec l’ACO. « Comme concurrent j’ai apprécié travailler avec l’ACO. Aujourd’hui, cette collaboration donne une dimension différente à cette relation qui existait entre nous depuis de nombreuses années. Je suis fier et impatient d’apporter à l’endurance ce qu’elle m’a apporté comme participant» déclare le nouveau conseiller spécial de l’ACO, le Dr Ullrich.
Au cours de cette conférence ont également été révélés les 36 engagés à la Super saison 2018-19 du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA. Ces concurrents disputeront donc deux fois le Mans, en 2018 et en 2019 pour la grande finale du FIA WEC. D’ailleurs pour garder le suspens de l’attribution des titres, le barème des points attribués à l’issue des 24 Heures du Mans a été revu.
Ainsi au lieu de compter double, une victoire aux 24 Heures du Mans rapportera désormais 50% de points supplémentaires par rapport au barème des épreuves de 6 heures.
En plus de ces 36 concurrents, le plateau de l’édition 2019 de l’épreuve sarthoise sera complété par les invitations offertes aux vainqueurs de 2018 (LM P1 – LM P2 – LM GTE Pro et Am) et les invitations faisant suite aux résultats 2018 de l’European Le Mans Series (4 invitations), de la Michelin GT3 Le Mans Cup (1 invitation), aux résultats 2018-19 de l’Asian Le Mans Séries (4 invitations) et aux deux invitations accordées aux concurrents du Weathertech United Sports Car Championship. Les équipes sélectionnées qui complèteront le plateau seront ensuite connues en février 2019 après avoir déposé leur candidature comme de coutume.
La révélation de cette grille des 24 Heures du Mans 2018 à peine dévoilée, vivement les 16 et 17 juin, tant l’affiche s’annonce prometteuse et pleine de rebondissements. Mais avant cela, rendez-vous est déjà pris pour la Journée Test le 3 juin, pour une répétition générale.
Pierre Fillon, Président de l’Automobile Club de l’Ouest : « Les 24 Heures du Mans, le Championnat du Monde d’Endurance de la FIA ainsi que nos séries continentales, l’European Le Mans Series et l’Asian Le Mans Series, se portent bien, preuve que l’Endurance est bien présente dans l’univers des sports automobiles. Je suis très heureux de voir un plateau de 60 machines d’une telle qualité pour les 24 Heures du Mans. L’Endurance rayonne et continue d’attirer les constructeurs et les équipes qui viennent du monde entier, comme les pilotes de toutes disciplines. Tous les ingrédients qui font l’ADN de notre discipline seront réunis pour cette 86e édition des 24 Heures du Mans qui sera, j’en suis certain, palpitante à suivre et à vivre pour tous les fans d’endurance.»
Vincent Beaumesnil, Directeur Sport de l’Automobile Club de l’Ouest : « Le plateau des 24 Heures du Mans 2018 tient une nouvelle fois toutes ses promesses et nous nous félicitons du travail accompli pour arriver à ce niveau de qualité. Nos choix en matière de règlement s’avèrent payants dans toutes les catégories et l’endurance reste attractive. Les demandes d’engagements ont été nombreuses et la sélection difficile. Les 60 voitures invitées, avec un mix parfait de 30 prototypes et 30 GT ; annoncent une lutte intense pour la victoire dans chacune des quatre catégories et pour le classement général. »
Jean Todt, Président de la Fédération Internationale de l’Automobile : "Les 24 Heures du Mans 2018 constitueront la manche 2 de la "Super Saison" du Championnat du Monde d’Endurance de la FIA et, une fois de plus, le plateau est digne des plus grandes courses d’endurance au monde. Soixante voitures venues du monde entier, sept équipes constructeurs, toutes s’affrontant pour la gloire au Mans. La course de cette année étant la première des deux visites prévues dans la Sarthe pour le WEC FIA 2018/19, cette 86ème édition des 24 Heures du Mans sera passionnante à voir et à vivre à double titre. Je suis impatient de vous y retrouver."
Richard Mille, Président de la Commission Endurance de la FIA : "La liste des engagements pour cette 86ème édition des 24 Heures du Mans est extrêmement solide et les soixante voitures qui prendront le départ le samedi 16 juin représentent l’élite du monde des courses d’endurance. Si je suis lié depuis longtemps au Mans, la course 2018 sera pour moi une première en tant que Président de la Commission Endurance de la FIA, ce qui en fera un événement très spécial également à titre personnel."